Chemin du quotidien
Chemin
Vers la prison
Vers l’école
Mon rire s’élance
Autour de moi, quelques animaux
— des chevreuils, des vaches, des
chevaux
(que j’imagine sauvages)
et puis des chats normaux
Mon rire franchit les murs
— incassables — de la colère
Autour de moi
Des arbres morts
— chênes gros et mémorables
acacias, hêtres multicolores et
tendres
Mon rire s’introduit où il veut
Dans ma bouche, ça fait du bien
C’est la joie
Autour de moi
— des magasins, des maisons jolies,
des chalets neufs, des ruines
(aux larmes rouillées)
et puis
des églises d’il y a longtemps, du
temps des rois
(longues robes, capes et traines)
Mon rire saute, bondit de tristesse
Mes larmes
montent et descendent
montent
et
descendent
comme un trampoline, un ascenseur
invisible
Autour de moi
— des routes de rien, de personne
Quelqu’un écrit sur moi
Ma peau est une feuille, un livre
Mon rire se glisse
dans le « parce que » de la
vie
Il est né dans les villes
Dans les cris sauvages, les hurlements
sanglants
Autour de moi, c’est comme
Comme un cri blanc
Comme un orage éclatant
Mon rire est un éclair d’os et de
sang
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